Attentats
Un arbre meurt
La noirceur des nuages
Et ta blancheur
Si crue sous les toits
Où ce cauchemar réside
Le temps qui se répand
En flaque rouge
Un clignement rauque
Du fond de l'oeil
Ta main qui se retire
Et puis plus rien
Au pied du bois
La forêt lacère le coeur
Chaque plaie a sa clairière
Où il faudra survivre
Malgré l'horreur
Femme Publique
RépondreSupprimerParis
Libre Je
FUIS
Georges Friedenkraft
RépondreSupprimerPour Charlie (1)
Pour que vive l'humour caustique
La vie courante est trop souvent austère
face au trop gris sachons rire et danser
sachons boiter face au pas cadencé
sachons vibrer par la caricature
l’humour est seul à décaper la terre
face au fusil la plume a la vie dure
sachons moquer les chantres de l’ordure
bandits, voyous, dictateurs, saligauds
les assassins, les fans de la torture
les dévoyés tournés en fanfarons
forgeons le rire au milieu des sanglots
c’est en forgeant qu’on devient forgeron
Entre zénith et nadir
quand un soleil d’humour luit
qu’il soit midi ou minuit
je veux me tordre de rire
Sachons noyer dans l’encre d’un croquis
les massacreurs les souffleurs de tristesse
ceux qui d’un coup hurlent la mort et qui
piétinent tout, la pensée et la presse
laveurs de sabre ou laveurs de cerveau
crachent sur tout, étrangleurs de tendresse
et font gémir l’honneur au caniveau
ceux qui déchus se voient si haut perchés
tous ceux qui ont le fusil sur les fesses
et des bombes pendues au ceinturon
tâchons de rire au lieu de pleurnicher
c’est en tâchant qu’on devient tâcheron
Entre zénith et nadir
quand un soleil d’humour luit
qu’il soit midi ou minuit
je veux me tordre de rire
Sachons vomir les odieux fanatiques
jadis pour eux point ne tournait la terre
le religieux rejoignait le laïque :
point de savant, disait la république !
frères unis, devenons tous Voltaire
point de salut sans parodique touche
la dérision doit emplir notre bouche
sachons vomir les tristes janissaires
leurs bras musclés recouverts de cartouches
et leur cerveau pas plus gros qu'un marron
face à la morve éteignant les clairons
qui est morveux, il faudra qu’il se mouche
c’est en mouchant qu’on devient moucheron
Entre zénith et nadir
quand un soleil d’humour luit
qu’il soit midi ou minuit
je veux me tordre de rire
(1) Poème paru comme éditorial de la revue poétique Jointure (Paris), 2015, N° 99, pp 3-4