mardi 22 décembre 2015

La terre qui se cache

Au fond de ta poche
La peau des continents 
Du bout de tes doigts
Ce secret aux phalanges

Célestes





Un sourire en chemin

Sur la berge des roseaux
Cet animal nu
Qui chante qui crie
Des mots à la gorge
L'oiseau bleu 
Incandescent





dimanche 20 décembre 2015

Marcher

Dans la foule à pas de nuit
Obscur sans jamais te nuire
Jusqu'au matin
Un mot pour dresser le chagrin
Cet animal sauvage
Qui vit en toi









vendredi 18 décembre 2015

Le bruit de l'ailleurs

Cet appel en deçà du silence 
Réflexion des anges
L'attente 
Contre la mort
L'autre 
L'œil 
Qui flanche
Sur l'équilibre d'un remord

mercredi 9 décembre 2015

qui sait le monde

dans la fenêtre oblique
qui donne sur la cour
des hommes sans tête
ils mangent des fleurs
la racine en haut
on peut lire sur leurs rêves
qu'ils voudraient être éternels




Parole de poète #4

Et je t'aime malgré tout : la déception, l'attente et la douleur meurtrière !

Et je t'aime car je ne peux vivre sans le goût de tes rêves ou de tes chimères

Et je t'aime parce que la nuit est longue et obscur est le chemin

quand je marche et que je sais qu'au bout il n'y a rien !

Et je t'aime comme un saint qui s'accroche à sa croix

comme un fou qui ne sait où il va

comme une femme qui ne sait que t'aimer...

Et je t'aime aujourd'hui, demain et dans l'éternité !

Et je t'aime parfois à en mourir... à en crever

Et je t'aime souvent sans savoir comment m'arrêter

Et je t'aime jusqu'à la déchirure jusqu'à l'usure jusqu'au néant

mes yeux te suivent et mon cœur ne bat que de ton sang !

Et je t'aime comment puis-je ne pas t'aimer

Toi ma force vive, mon espoir et ma seule vérité?

Et, et et combien faut-il répéter que je t'aime

que je t'aime, que je t'aime au-delà de l'amour même

sans réfléchir, sans regretter

je t'aime et je t'aimerai.... AMOUR !

Rimel Bourkhis
Docteur en Lettres modernes et poète. 
Elle est assistante à l'Institut Supérieur des Langues appliquées de Nabeul, en Tunisie.

mardi 8 décembre 2015

Massacre

Ce parfum d'errance
Contre la bouche

Des vêtements éparpillés
En lambeau

Un sourire qui s'efface

La craie qui casse
Sur le tableau

Ta vie regarde là
Un peu tremblante

En haut de l'arbre

Tu cherches la sortie
Un ciel à ce qui est

Le lit défait
Et la pensée

Les restes du corps

Aucune excuse
Les mots jouent faux

La mort des rêves
Un adagio pour rien

Ce parfum sur le bitume
D'une marche sans lune

Nous irons nulle part

Et pourtant tout était beau
Simplement beau

Dans l'impuissance






dimanche 6 décembre 2015

Sous la frange de la nuit

L'invisible se nourrit
De l'ombre
Qui es-tu à cette heure
Le regard vide d'encre
Dans le silence contaminé
Des non-dits



samedi 5 décembre 2015

Esquif

Un sourire qui ondule sur la fatigue de l'eau





Après minuit

le souffle est court dans la trachée des souvenirs que cherches-tu de l'amour sans retour
cette fissure dans l'emballage du spirituel asphyxié une prière à peine en l'être rouge 
l'ailleurs du monde l'attente du ciel dans la trotteuse de l'esprit heure trébuchante en sursis
si malin sous le règne hors zone et cette porte qui claque dans l'enfer rouillé des aimants
une deux ronces en chemin racontent l'histoire des crucifiés un caillou mangé en dedans







jeudi 3 décembre 2015

Agir comme la mer

Se retirer
Partir au large
Se ressourcer à l'horizon
Puis revenir
L'y déposer à tes pieds




mercredi 2 décembre 2015

Parole de poète #3

A FLORA

Oui, jouer ensemble dans le froid des limaces
Danser, lancer une balle de chaussettes
Il est temps, il est temps
As-tu au moins une agate?
A mettre entre ta lunette et le soleil

Oh, clown de ma vie
A cheval tu n’as plus d’assiette
Tu tombes, tu tombes
Pour embrasser la Terre Mère
Et trouver le chemin
Cette allusion à l’illusion
Des gommettes au concert de la vie

Les cymbales déchirent l’horizon
Et pourtant j’y crois
Qu’il est un impossible possible
Des mains qui se serrent
Pulsant comme les tambours hopis
Huit mille mains de Paris à Paris
Marchent, marchent, sans piétiner
Dansent, dansent, sans agripper 
Jouent, jouent…à être l’âme de la rose

Yann 
Le 1er décembre 2015

mardi 1 décembre 2015

Dénuement

Face à l'injure Soulève le sort mange l'araignée du remords qui vit là Dans l'arbre sans sommeil 
Une respiration muette Cette brûlure au pied de l'oiseau Qui vole trop bas Figé impossiblement
Je m'arrête sous le porche Une fragilité se fissure L'abandon ferme les yeux sur le désir hurlant
Mais quoi Ce qui tombe se relève Ce jeu d'enfant dans le crissement d'un pneu Et Le jour périt
Comme la nuit Je suis né Ce garçon sans tête au périlleux destin d'être soi ou l'Autre importe peu