lundi 28 mars 2016

2 minutes plus tard

La porte étincelle 
Ah oui
Sous le noir grillé
Porte de mon œil

15h36

Le long des paradis
Qui toussent
Et puis c'est jour de match 
Disait le boiteux 
Pauvre canette 
Oh frère 
Comment je suis 
Entre les barreaux des rives
La main qui parle
Cette semelle pour rien
Sans les pieds
Je ne peux rien manger
Bataille de Stalingrad 
Un homme derrière l'autre
J'ai compris
Un filet de rire 
Dans le mur des lamentations 
Bon appétit 
Disait l'anorexique
Bien mon colonel
J'ai mal pied
Et ça va couper
En tranche de non
Sur front froid
Du bâillement 
Un parapluie t'appelle 
Texto sous la pluie
Quand j'appuie 
J'ai mal
A l'hôpital 
Les yeux sans monde
Un cabas dans la tête
Comme il marche lui
Un chewing-gum dans la botte
Hum hum
Les violons griffonnent 
Des notes en l'air 

Lundi

Dans la vitre
Qui suinte
Qu'on irrite
D'un pas cadencé 
Direction 
Une minute
Silex escalier
Qui renfle
Sous la peau iPhone 
En plastique chair
Les mains qui caressent
L'adresse
Des voix 
Avoue que tu meurs
Dans le sillage des
Alarmes deraillées
La chaussure sac
Quel moment de douceur 
Avec ça qui ferme
Bouton pression 
Batterie de cils
Tournée vers la mode 
Des indigènes 
Off qui cuit 
Au grès du Père Lachaise
Le cul entre deux
Mensonge des places 
A l'aube montante
Des marchés qui descendent 
Attention à l'arrêt 
Du grattage des couronnes
Où le toi se meurt
Mais qui fuit ici
De gouttes éternuantes
Belle ville où moche
Les portes rouges des fourmis
Sous le tempo lunette
D'un crachât de brume
L'écharpe du colonel 
Autour des bouches harmoniques 
La si do
Vous sans vent des vies
Trou de cuir
Dans la fontaine des anneaux
De Saturne
Toute ridée d'une heure sans amour
Qui brame la défaite 
Plié en un 
Sur le banc des regards sans excuses 
S'il vous plaît 
Y en a pas couché
Scusez-moi
La Chapelle est muette
Pour manger
Limite des grisailles
Sur le front couverture 
Un soleil barbe au vent
Sonne l'alarme 
Assis sur le lacet
Des montres accordéon 
Et ça pleure des notes
Sans jour
Envers des tunnels fleuris
Le ventre endormi
A la station des chutes
Et des bottes en équilibre 
C'est joli
En bas


mardi 22 mars 2016

Quand

Le scintillement des jours
Vient à rompre
Sous l'opacité du sombre
Terrestre
Il faut poursuivre
Le chemin des voies lactées 



lundi 21 mars 2016

Ce baiser

Presque tranquille 
Bouche à décharge électrique 
D'entre les mains
Le corps se lie salive s'irise

Sous le rayon de peau


lundi 14 mars 2016

Exister (8)

Dans le bruit
Des tasses à soucoupe
Des voix percolatrices
Et des marcs de goudron

Attenter l'amour 
Quand même 
Au silence long 




Voler (7)

Cette note qui chante
Dans la bouche du vent
Glissant sur le plumage 
D'un vaisseau de nuit

A mille lieux d'ici 

Te reverrais-je si bleue
Quand l'aube sonnera 
Le réveil du monde
Et la cime de l'horizon 










Échouer (6)

Les étoiles lisses
Au fond des lunes
Et des ruines
Vers le lointain des hommes
Tu vis secrètement 
L'horizon 
Comme une terre promise
Le flanc gauche sur la grève 
Enseveli



mercredi 9 mars 2016

Accepter (5)

L'inacceptable
D'un départ sans retour

La chaise vide
Le silence
La présence dans l'absence

Le plus jamais

Le souvenir
La tristesse

L'après

Le regret

Et le coeur bouffé
D'une pluie acide

Tout ça
Rien que ça





mardi 8 mars 2016

Enterrer (4)

Corps inanimé
Trou béant
L'odeur de terre
Mains pliées
A genoux
Sur le draps
Blanc
Recouvert
Ou es-tu
Ici
Ailleurs
Partout
Au fond des pleurs



lundi 7 mars 2016

celui qui reste

ce jour gris
sale et maudit

immobile

quand je t'ai retrouvé
étendu
froid
seul
et sans vie

le sans-réponse
foudroie la conscience

la froideur du corps
un cri de métal
déchirant le ciel

qui tombe en arrêt

l'incompréhension
l'impossible
l'injuste

le pourquoi

cette culpabilité du survivant

dans la terre
aux larmes ensevelies

entre deux arbres
entre deux vies

de cette tristesse
entière
en fer

ce jamais-plus
qui souffle la raison

qui obscurcit le monde
et la vision

absence
absence

absence


absence